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1902 : 26
février : Jean Bruller naît le jour du centenaire de la naissance de Victor
Hugo. Il est le deuxième enfant (sa soeur Denise étant née en 1899) d’Ernestine Bourbon et de Louis Bruller,
parti à pied de sa Hongrie natale à son
adolescence et devenu libraire-éditeur en
France.
1914-1918 : la Grande
Guerre surprend Jean Bruller et sa famille dans un hôtel de Suisse. Ils
séjournent à Saint-Amand-Montrond jusqu’à la victoire de la Marne. De retour à
Paris et à l'Ecole alsacienne où il effectuera toutes ses études, il se sent « ultra-patriote ».
Mais après les révélations de l’horreur de la guerre, il devient pacifiste et
partisan d’un rapprochement franco-allemand. Il s’intéresse alors à Aristide
Briand qu’il admirera toute sa vie et auquel il rend hommage en publiant Moi,
Aristide Briand en 1981.
1920 : après avoir
obtenu son baccalauréat, Jean Bruller entre à l’Ecole Bréguet, école théorique
et pratique d’électricité et de mécanique.
1921-1922 : tout en
poursuivant ses études à l’Ecole Bréguet, Jean Bruller collabore aux
revues Paris-Flirt et Frou-Frou.
1923 : Jean Bruller
obtient son diplôme d’ingénieur de l’Ecole Bréguet.
Il
dirige la revue qu’il vient de créer, L’Ingénu.
1924 : la revue
disparaît quand Jean Bruller part effectuer son service militaire en Tunisie.
1926 : Jean Bruller
publie son premier album de dessins, 21 recettes de mort violente. A
cette occasion, il rencontre celui qui deviendra son ami, Pierre de Lescure. Il
commence à cette même période un travail d’illustrateur et collabore à la revue
Le Rire.
1927 : Jean Bruller
publie son deuxième album, Hypothèses sur les amateurs de peinture à l’état
latent et collabore à la revue Fantasio.
1928 : Jean Bruller
rencontre Diego Brosset qui devient un ami jusqu’à sa mort accidentelle en
1944.
1929 : Jean Bruller
publie son troisième album, Un homme coupé en tranches et commence une
collaboration fructueuse et amicale avec André Maurois. Il participe à la revue
La Quinzaine critique de son ami Pierre de Lescure jusqu’en 1932.
1930 : son père,
Louis Bruller, meurt. Jules Romains, intime de son père, reporte son affection sur
Jean.
1931 : Jean Bruller
se marie avec Jeanne Barrusseaud qui gère une librairie à Paris.
1932 : débarrassé de
tout souci financier pendant deux ans grâce à diverses commandes
d’illustrations ( Patapoufs et Filifers d’André Maurois, Puck de
Rudyard Kipling et Dix légendes en marge du livre de Silvestre de Sacy),
Jean Bruller élabore un projet à long terme, ses Relevés trimestriels qu'il
poursuivra jusqu'à la seconde guerre mondiale.
Automne :
Jean Bruller débute comme rédacteur en chef d’Allô Paris.
1933 : Le projet de
la revue Paru, destiné à remplacer La Quinzaine critique, qu’il
élabore avec son ami Pierre de Lescure, échoue à cause de manœuvres contre ce
dernier.
1934 : Jean Bruller
et sa femme s’installent à Villiers-sur-Morin.
6
octobre : naissance de François et de Jean-Louis.
mi-novembre :
parution de la Nouvelle clé des songes.
1935 : août :
inquiet de la montée des périls, Jean
Bruller prépare ses Visions intimes et rassurantes de la guerre. Au
retour de ses vacances près de Saint-Malo, il est sollicité pour participer à
l’hebdomadaire Vendredi ;
il accepte bien que son inspiration ne provienne pas de l’actualité
immédiate. Il est vrai qu’il collabore aussi à l’hebdomadaire Marianne
et à la revue Annales, mais uniquement en tant qu’illustrateur.
Parution de L’Enfer.
1936 : Jean Bruller
dessine pour la couverture du Rire.
Parution de Visions
intimes et rassurantes de la guerre.
1937 : L’architecte
Mallet-Stevens charge Jean Bruller de décorer le pavillon du Ministère des
loisirs à l’Exposition universelle des Arts et Techniques.
1938 : parution de Silences.
1939 : à cause de la
guerre, Jean Bruller ne peut envisager un album de dessins qu’il aurait
intitulé Folies douces, pendant de sa Clé des songes. Il est
convoqué d’abord à Embrun, près de Briançon, au bataillon de réserve du
quinze-neuf, puis à Romans. A la mi-novembre, il se trouve cantonné dans un
petit village de la plaine du Reims. Au cours de manœuvres, il se casse la
jambe et est envoyé à l’hôpital de Réthel, puis à celui de Reims où il passe la
nouvelle année.
1940 : après avoir
passé sa convalescence avec sa famille, il rejoint Romans en mars.
Août :
Jean Bruller est démobilisé après l’armistice. Il rentre avec sa famille à
Villiers-sur-Morin.
Octobre :
Jean Bruller devient menuisier, ne voulant rien publier sous l’Occupation.
1941 : Pierre de
Lescure lui présente La Pensée libre, revue clandestine de 60 à 80 pages
d’obédience communiste. Les deux amis conçoivent les deux prochains numéros
afin que les écrivains de tendances politiques diverses veuillent collaborer
par la suite.
Au
cours de l’été, Jean Bruller rédige Le Silence de la mer, récit
initialement destiné à être publié dans La Pensée libre. Mais ce projet
avorte à cause d’une perquisition de la Gestapo. Pierre de Lescure et Jean
Bruller décident alors de fonder leur propre maison d’édition clandestine, Les
Editions de Minuit. L’imprimeur Oudeville passe trois mois à fabriquer 350
exemplaires du Silence de la mer.
1942 : le 20 février
1942, le jour de l’anniversaire d’Yvonne Paraf et six jours avant celui de Jean
Bruller, les exemplaires du Silence de la mer sont prêts et portent sur
leur couverture le nom de Vercors.
Juillet :
Vercors obtient un ausweis pour se rendre en zone sud pour
établir divers contacts et pour chercher le récit A
travers le désastre de Maritain afin de le publier clandestinement.
12
novembre : paraît ce deuxième volume de la jeune maison d’édition
clandestine Les Editions de Minuit.
1943 : en mai, en
l’absence de Pierre de Lescure, Vercors rencontre Eluard et, un peu plus tard,
Louis Aragon et Elsa Triolet. Grâce à ces contacts, les manuscrits commencent à
affluer aux Editions de Minuit : 10 ouvrages sont publiés.
Novembre :
publication de La Marche à l’Etoile, récit retraçant l'épopée de son
père Louis Bruller.
1944 : Vercors écrit Le
Songe évoquant l’horreur des camps de concentration, mais il ne le publiera
qu’à la Libération. Les Editions de Minuit publient 12 ouvrages.
6
octobre : naissance de son troisième fils, Bertrand.
1945 : à la
Libération, devenu le symbole de la Résistance intellectuelle, Vercors prononce
son premier discours à la Conférence des Ambassadeurs.
Avril : Jeanne Durry, chargée des
relations culturelles avec l’étranger, lui propose de faire une série de
conférences en Angleterre.
24
décembre : Vercors embarque sur un Liberty ship pour une tournée de quatre
mois en Amérique.
1946 : après 22 jours
de traversée, Vercors parcourt l’Amérique et le Canada.
Décembre :
parution des Armes de la nuit, prélude à sa réflexion sur la qualité
d’homme.
Publication
de Portrait d’une amitié en hommage à son ami Diego Brosset, mort deux
ans plus tôt.
1947 : mai :
conférences aux Pays-Bas.
Juin :
Vercors se rend à Zurich en tant que délégué de la section française des
PEN-Clubs pour le congrès international.
Automne :
Vercors finit son recueil de nouvelles, Les Yeux et la Lumière.
1948 : fin janvier :
la mère de Vercors décède. Vercors s’isole dans un hôtel à Monaco avant d’aller
à Lausanne en tant que juré du Prix Veillon.
Vercors
quitte définitivement les Editions de Minuit.
Jean
Bruller et sa femme se séparent.
Mai :
Vercors se rend à Copenhague pour le congrès annuel de la Fédération
internationale des PEN-Clubs. A cette occasion, il rencontre Rita Barisse qui
deviendra sa deuxième femme. Le lendemain du congrès, Vercors part pour
l’Allemagne pour une conférence, puis va quatre jours à Prague afin
d ‘assister au Slet des Sokols.
Après
septembre, Vercors va en Pologne, puis à Cracovie pour visiter la camp
d’Auschwitz.
1949 : en août et en
septembre, Vercors se rend à Venise pour la biennale du cinéma et pour le
congrès international des PENS-Clubs.
1950 : mai :
Vercors et Rita s’installent au Moulin des Isles, à Saint-Augustin, près de
Faremoutiers.
1951 : Vercors publie
Les Marais du silence dans un ouvrage collectif à l’occasion de
l’Affaire Henri Martin.
1952 : Vercors
invente le procédé de la callichromie.
Décembre :
il devient le président du CNE.
publication
des Animaux dénaturés.
1953 : Les callichromies
de Jean Bruller, ainsi que les
illustrations de Hamlet qu'il avait commencées quelques années
plus tôt sans avoir le temps de les achever, brûlent dans l’incendie accidentel
de son Moulin des Isles.
Automne :
Vercors parcourt la Chine pendant deux mois et passe par l’URSS à son retour.
Mai :
série de conférences en Italie.
1954 : Vercors,
anticolonialiste convaincu, se rend en Tunisie et en Algérie avant l’insurrection. Puis il se dirige vers la Belgique pour
participer à une rencontre entre écrivains de l’Est et écrivains de l’Ouest.
Il
rencontre Charlie Chaplin à Vevey en Suisse pour lui remettre le prix du
Mouvement de la paix.
1955 : Vercors rédige
Colères, roman publié l’année suivante.
Début
juin : délégué de la section française du
Mouvement de la paix en Finlande.
Il
est chargé de remettre le prix du Mouvement de la paix à Edouard Herriot et le
second prix mondial au professeur Josué de Castro avant de partir pour
Léningrad à l’invitation des écrivains soviétiques.
Automne :
Vercors réussit à convaincre de faire venir l’Opéra de Pékin à Paris.
1956 : avril :
rencontre à Venise d’écrivains de l’Est et de l’Ouest.
Vercors démissionne de la présidence du CNE
après la répression de la révolution hongroise.
Parution
des Divagations d’un Français en Chine.
1957 : février :
Vercors organise une exposition de tableaux à Moscou.
Il
s’éloigne de la vie publique et publie Pour Prendre Congé.
1958 : au moment de
la guerre d’Algérie, Vercors reçoit le bulletin Vérités pour du
réseau Jeanson. L'année suivante, il renoue
avec l'action clandestine, notamment en
prêtant un local au coin de la rue Bruller
acquise en 1909 par son père Louis Bruller.
Il
se rend à Lugano dans le Tessin comme juré du prix Veillon.
1959 : fin mars,
voyage en Italie et en Sicile pendant deux mois.
Mort
de son ami Gérard Philipe.
1960 : Vercors signe
l’Appel des 121, pétition sur le droit à l’insoumission dans la guerre
d’Algérie : les subventions pour tourner l’adaptation de La Marche à
l’Etoile sont de ce fait supprimées.
1961 : parution de
son conte philosophique Sylva.
7
septembre : Vercors va à Budapest à l’Union
des écrivains; il fait le voyage par le train et passe par Vienne. C’est l’occasion pour lui de retrouver sa famille hongroise.
Il
part aussitôt en Amérique pour une série de conférences qu’il n’avait pas pu
donner un an plus tôt, faute de visa.
1962 : Voyage au
Mexique sitôt ses conférences aux Etats-Unis terminées.
1963-1990 : parutions
de nombreux ouvrages que vous pouvez consulter à la page consacrée à la bibliographie de l’écrivain.
1965:
Vercors traduit Hamlet et l'accompagne
de dessins. Jean Bruller a toujours été fasciné par ce
personnage shakespearien. Tout jeune dessinateur, il sait qu’il lui faudra attendre
la maturité pour illustrer ce drame. Sous l’Occupation, il commence ses croquis
dont il n’est pas satisfait. Pierre de Lescure
confirme d’ailleurs ses impressions. Passés la déception et le découragement,
Jean Bruller se remet au travail qu’il n’achèvera…qu’en 1965 !
1967 : Vercors
s’engage contre la guerre au Vietnam.
1968-1969 : Vercors
se rend à Prague, puis en Tchécoslovaquie et à Vienne.
1978 : Vercors voyage
en Espagne, puis il retourne en Chine, 25 ans après son premier voyage.
1991 : 10 juin : Jean Bruller-Vercors meurt au moment
où il procédait aux ultimes corrections de son récit Le Capitaine du Prométhée.
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