Jean
Bruller illustrateur du récit Commanditaires
de Paul Reboux
ou
1937:
le
Gala du commerce et de l'industrie
De 1935 à
1937
Illustrateur
pour le livre d'art du Gala du commerce et de l'industrie
De 1935 à 1937
Après
la déflagration du 6 février 1934, jour
des émeutes anti-parlementaires, Jean Bruller
connut les premiers chaos artistiques. La
preuve? Il proposa dans sa Danse
des vivants
un chapitre "Rien n'est perdu"
à l'anthropologie plus optimiste et plus
contextualisé avant de rompre la régularité
de ses publications. Ainsi, 1935 fut une
année de flottement pour notre
artiste avec d'un côté une signature
au manifeste "Réponse au 64"
(la première de sa carrière en l'état de
mes recherches) et des dessins
pour Vendredi, hebdomadaire favorable
au Front populaire; et de l'autre côté une
difficile suite de ses Relevés trimestriels,
l'album
L'Enfer
et ses débuts d'écrivain avec un roman policier
jamais édité et des chapitres non avoués
pour Couleurs d'Egypte
de son ami Paul Silva-Coronel.
Jean
Bruller poursuivit cette
scission en 1936: en début d'année, Jean
Bruller donna régulièrement des dessins
pour Vendredi jusqu'à mars, et il
assista en janvier à la soirée d'hommage
à Romain Rolland. Dans ses mémoires, Vercors
se présente rétrospectivement comme un intellectuel
passif. Dans Les
Occasions perdues,
il se décrit comme "rencogné"
et silencieux, pendant qu'il admire ses
pairs. Il ne dit pourtant pas explicitement
qu'il faisait partie du Comité de patronage
de la soirée et qu'il était visible de tous à
la tribune. Plus tard dans l'année, il proposa
un album autonome Visions
intimes et rassurantes de la guerre,
certes portant l'empreinte de la montée
des périls, mais orienté dans un sens libéral
pour exhiber les entraves
internes de chacun pour (se) réformer face aux sirènes des intérêts égoïstes
dans une situation de crise.
L'année 1937 se sépare
en deux dans les mêmes conditions: de manière militante, Jean
Bruller travailla simultanément
à partir d'avril à l'illustration de l'un
des premiers romans anticolonialistes
Baba Diène et Morceau-de-Sucre
de Claude Aveline et à la commande officielle pour l’Exposition universelle de 1937.
Dans le même temps, il fit des illustrations pour le
récit "La machine
à lire dans les pensées" d'André Maurois
dans le journal Marianne. A l'été,
il imprima lui-même les 305 exemplaires
de son album Silences
dont le projet perdura jusqu'à l'année 1938.
Cette obligation pénible de s'auto-éditer
engendra sur le sujet un dernier
article pour Arts et métiers
graphiques du 15 août, après 3 ans de silence dans cette revue. Jean Bruller avait en
effet tenu la
chronique « L’Œil du Bibliophile » de façon
ponctuelle mais régulière: 4 articles en
1932, 2 en 1933 et 1 seul en décembre 1934.
En juin 1937, Jean Bruller participa au
Gala du commerce et de l'industrie, au moment
même où il déplorait le crise du livre d'art
dans son dernier article pour la revue Arts et métiers
graphiques.
Illustrateur
pour le livre d'art du Gala du commerce et de l'industrie
Jean Bruller illustra
le récit Commanditaires de Paul Reboux.
Ce récit s'insère dans un livre pour bibliophiles:
4 auteurs (Claude Farrère, Mac Orlan, Paul
Reboux, Francis de Croisset), 4 illustrateurs
(Guy Arnoux, Dignimont, Jean Bruller, Cochet).
L'ouvrage accompagnait
une soirée au Théâtre des Champs Elysées
le 10 juin 1937, proposée par Sacha Guitry,
aux frais de grandes sociétés industrielles
et au profit de la caisse de secours des
Hautes Etudes commerciales.
Le récit de Paul Reboux
développe l'idée que "Les affaires,
c'est l'argent des autres" en racontant
la "rencontre entre quelqu'un qui
voudrait bien avoir de l'argent et
quelqu'un qui s'en laissera prendre".
Jean Bruller illustra ce récit avec un dessin
en couleurs nommé "L'appât" et
trois autres en noir et blanc respectivement
appelés "L'affût", "L'hallali"
et "La Curée".
Ce Gala de bienfaisance fut annoncé dans le
journal L'Intransigeant.
Article mis en ligne le 1er février 2021
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