Vercors,
compagnon de route du PCF
Allez
lire cet
article de Nicole Racine consacré à L'Heure du
choix ( 1947),
l'ouvrage collectif que les compagnons de route Claude Aveline, Jean Cassou, André Chamson, Louis Martin-Chauffier
et Vercors rédigèrent pour
mettre en garde le PCF. Ecoutez cette
émission consacrée à Vercors.
Vercors
et le PCF
Dans
l'entre-deux-guerres
De
l'Occupation à 1956
Prit-il
congé en 1958 (ou PPC)?
La
morale et la politique
De
l'impératif kantien et de ses limites
Transparence
et vérité comme ethos
personnel et professionnel
Vérité
et politique et
Du mensonge
en politique (1954
et 1967, Hannah Arendt)
I
Vercors et le PCF
1)
Dans l'entre-deux-guerres
Au
commencement de sa carrière, Jean Bruller
s'agrégea à un réseau de sociabilité de
gauche. Par héritage familial, il souhaitait
un réformisme graduel de la société
en vue d'une amélioration progressive des conditions
socio-économiques de vie de la population.
Dans les années 20, ce souhait d'équité
entre tous les citoyens n'allait pas dans
le sens du militantisme. Ce novice en la
matière côtoya assidûment le radical Jules
Romains,
ainsi que Pierre
de Lescure
qui se rapprocha progressivement des
communistes.
Au
début des années 30, Jean Bruller lisait
Le Populaire de Léon Blum, donnait
ses préférences à une gauche modérée, admirait
Aristide Briand. Après les émeutes
parlementaires du 6 février 1934, et alors
que de nombreux intellectuels qu'il connaissait
adhérèrent aux idées du PCF, qu'ils prirent
ou non leurs cartes, le dessinateur se rendit
à plusieurs réunions au cours desquelles
il entendit leurs discours ( à l'Union pour
la Vérité et au CVIA). L'influence est alors
indéniable quand on lit son argumentaire
du Relevé
trimestriel de
l'hiver 1934 dans lequel il amalgama à ses
pensées anciennes les propos qu'il entendit:
les structures sociales actuelles étouffent
le changement de l'homme et briment le progrès.
Or, comme le stipula le titre de son chapitre
de la fin 1934, "Rien n'est perdu".
A
partir de 1935, Jean Bruller finit par s'engager
avec ses dessins politiques dans l'hebdomadaire
Vendredi (1935-1938). Ce qui lui
plaisait particulièrement et qui eut sa
faveur tout au long de son existence, c'était
l'alliance des gauches. Le radical André
Chamson, le socialiste Jean Guéhenno et
la communiste Andréé Viollis dirigeaient
ce journal de soutien au Front populaire,
rassemblement des gauches pour lequel le citoyen
Bruller vota et s'engagea jusqu'à l'Exposition
universelle de 1937.
Pour une étude détaillée, voir mon
article "Jean Bruller face au bouillonnement
poltique et intellectuel des années 30",
dans La gauche des années 30, ouvrage
collectif dirigé par Anne Mathieu et François
Ouellet, Rennes, PUR, fin 2013.
2)
De l'Occupation à 1956
Quand
Jean Bruller mit en place les Editions de
Minuit clandestines, il évolua dans de multiples
réseaux, particulièrement proches des communistes
(Voir la page sur cette
maison d'édition,
précisément les paragraphes sur "La
Pensée libre" et "L'indépendance
des Editions de Minuit?"). Cette Résistance
intellectuelle solidaire aux côtés d'intellectuels
communistes le marqua indubitablement, à
cette époque-là, mais aussi pendant les
décennies suivantes, ses discours dans les combats
ultérieurs revinrent constamment sur cette
expérience commune.
A la
Libération, Vercors devint compagnon
de route du PCF. Pour comprendre son positionnement,
il faut saisir à quel point l'angoisse d'une
3e guerre dans un monde bipartite Est-Ouest
l'étreignait. Cela ne l'empêcha jamais de
prendre une position critique vis-à-vis
du Parti, mais à la fois sans vouloir donner
des armes aux anticommunistes. En n'adhérant
pas au PCF, il espérait être un des médiateurs
capable d'entraîner un dialogue entre
membres et compagnons de route afin de rééquilibrer
les décisions. Il croyait qu' en étant en
dehors du PCF il aurait une marge de manœuvre
pour réformer le système interne. A chaque
événement qui montrait la satellisation
du PCF au régime stalinien, quand les démissions
et défections d'intellectuels se dénombrèrent
en nombre de plus en plus important, Vercors
persévéra dans la volonté d'un dialogue
commun.
Dès 1947, il dirigea
un recueil collectif, L'Heure du choix,
pourvu des opinions de Cassou, Martin-Chauffier,
Chamson, et Friedmann. Quoique soutiens
du PCF, ces compagnons de route dirent leur
scepticisme face aux méthodes du Parti.
Cette critique collective fut réitérée,
sans les deux derniers auteurs, dans La
Voix libre en 1950. Un an plus tôt,
Vercors et Cassou trouvèrent refuge dans
la revue Esprit pour dire leurs inquiétudes
face à l'affaire Rajk.
Les commentaires de ces deux intellectuels
divergèrent néanmoins radicalement: Cassou
en vint à défendre Tito dans un acte de ralliement,
rompant de facto avec le PCF, tandis
que Vercors fournit un texte de même teneur
que les précédents sur l'utilisation du mensonge
en politique. Il s'insurgea là encore contre
le mensonge comme méthode dévoyée. Mais lorsque
Cassou lui demanda de soutenir son action
en faveur de Tito, Vercors refusa, par crainte
d'un affaiblissement du bloc de l'Est.
Quand il défendit Les
Lettres françaises dans le procès Kravchenko
en 1949,
c'était au nom de l'honnêteté morale de
ce journal. C'est sous cet angle qu'il
témoigna et non, dit-il, pour apporter une
opinion sur l'existence ou la non-existence
de camps pénitentiaires en URSS. Il
affirma souhaiter l'ouverture d'une enquête
publique à ce sujet.
Vercors
adhéra à de nombreuses associations, certaines
dans une connivence étroite avec le PCF
comme le Comité national des écrivains (CNE),
France-URSS, le Mouvement de la Paix. Vercors
joua un rôle de premier plan dans ces instances
entre 1945 et 1956.
Prenons
l'exemple du CNE: dès la Libération, lui
qui plaidait pour la pleine et entière responsabilité
des écrivains polémiqua longuement à ce
sujet avec Jean Paulhan qui démissionna
du CNE avec d'autres intellectuels,
à la grande inquiétude de Vercors qui y
voyait déjà les fêlures de l'union de la
Résistance. Cette première querelle fut
suivie de bien d'autres au fil de ces dix
années. Vercors les vécut systématiquement
comme autant d'armes données au camp politique
adverse. Il accepta à la fin de l'année
1952 de présider le CNE, fut intronisé dans
cette fonction en
janvier 1953 et dut faire face dès le lendemain
à ce qu'il nomma l'Affaire Groussard (ou
l'Affaire du CNE) dans son recueil de 1954,
Les
Pas dans le sable.
Groussard invitait
l'association à voter une motion contre
l'antisémitisme des gouvernements de Prague
et d'URSS, suite à l'affaire Slansky et
à celle, prétendue, du "complot des
blouses blanches". Le journal Les
Lettres françaises refusa de publier
sa lettre, Vercors s'opposa à ce vote,
faute de preuves suffisantes.
A cette occasion, l'historien
Jules Isaac s'étonna de la naïveté de Vercors.
Voire de son aveuglement. Vercors lui répondit
qu'il ne voyait pas dans cet antisémitisme
une politique gouvernementale. Par sa décision, Louis Martin-Chauffier,
l'ancien Président du CNE, et d'autres démissionnèrent.
Vercors continua être à la tête du CNE jusque
début juin 1956. Après les révélations du
XXe
Congrès
du PCUS, Vercors s'attira les
foudres d'Aragon par son discours à une
assemblée exceptionnelle, par son exigence
de rétablir la page du CNE dans Les Lettres
françaises en guise de tribune libre,
et quelques semaines plus tard, par sa défense
de l'article "Au-dessus de la mêlée"
du philosophe Marc Beigbeder.
Vercors instigua - avec
Sartre notamment - une protestation contre
l'intervention des chars soviétiques à Budapest
en novembre 1956 pour écraser l'insurrection
du peuple hongrois. De nombreux intellectuels
s'éloignèrent du PCF, rompirent. Vercors,
toujours sur sa ligne de réforme interne
du Parti et dans son souhait d'unir les
gauches, ne se détourna pas du PCF tout
en condamnant la répression russe. Il maintint
son voyage en URSS pour une exposition picturale
impressionniste et cubiste prévue depuis
longtemps. Il rencontra les écrivains soviétiques,
avec l'espoir - vain - de provoquer un dialogue.
3)
Prit-il congé en 1958 (ou PPC)?
Parut au tout début de
l'année 1958 Pour prendre congé ,
dossier dans lequel il révèle ses
rapports, souvent houleux, avec le Parti
et les diverses instances dans son orbite,
comme le CNE, le Mouvement de la Paix, France-URSS.
Combattu par les
communistes comme par les non communistes, malmené
au CNE, il finit par refuser de demeurer une « potiche d’honneur », n'acceptant plus
de garder « un bœuf sur la langue ».
Néanmoins,
ce serait une erreur de penser que Vercors
rompit avec le PCF. Il adressa son PPC
aux membres éminents du Parti, dont Maurice
Thorez. Il s'en éloigna certes,
mais concomitamment proposa à Aragon de publier Le
Périple, dénonciation de la torture
au moment de la guerre d'Algérie, dans les
colonnes du journal Les Lettres françaises
pour éviter toute récupération politique.
De même, il resta dans les associations
proches du PC, et y prit même des responsabilités
au moment du dégel en Union soviétique,
tout en continuant à s'élever publiquement
- et à s'éloigner de nouveau parfois aussi
- contre les décisions politiques pour lesquelles
il n'était pas d'accord.
Ce
qu'il faut comprendre à partir de 1958,
c'est que Vercors navigua entre le PCF et
des voies dissidentes de la gauche, selon
les combats à mener. Ainsi il se rapprocha
de Jeanson et de Maspero pendant la
guerre d'Algérie, approuvant leur radicalité
et critiquant la frilosité du PCF, pendant
qu'il mènera des actions communes avec le
PCF lors de la guerre du Vietnam, ne serait-ce
que parce que le consensus des gauches contentait
ses vœux.
A partir
de 1968, après l'invasion
de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie,
Vercors se montra plus acerbe, sa correspondance
autour de ces années-là avec André Wurmser
l'atteste. Et il se rapprocha des dissidents
du PCF qui fondèrent la revue Politique
aujourd'hui après la suspension de Démocratie
nouvelle par le Parti. Il tenta de défendre
la ligne éditoriale de libre expression
auprès de Roland Leroy, permanent du Parti
et directeur de L'Humanité. Vercors
collabora dès le premier numéro à Politique
aujourd'hui. A partir du n°5 en
mai 1969, il siégea au Comité de rédaction,
et ce, pendant 10 ans.
II
La
morale et la politique
1)
De l'impératif kantien et de ses limites
Comme
d'autres intellectuels de son temps (par
exemple Sartre), Vercors se donnait comme
mission de veiller et d'alerter sur la dimension
éthique que les appareils de partis n'intégraient
pas. Les articles de Vercors de la décennie
1946-1956 se focalisent sur le mensonge
en politique: Politique borgne et
politique morale (1945), La fin et
les moyens (1946), La morale et l'action
(1947), Y a-t-il une morale éternelle?
(article de 1947 paru dans son recueil
Plus ou moins homme sous le titre
Sur une conférence de Pierre Hervé).
Tous ses articles furent insérés dans son
recueil de 1950, Plus ou moins homme.
Il inventa également le récit Un Mensonge
politique édité dans le recueil de 1948,
Les Yeux et la lumière, transformé
en pièce de théâtre sous le titre Le
Fer et le Velours que Vercors voulut
faire jouer à Gérard Philipe en 1956 au
moment du drame de Budapest.
En
substance, le mensonge ne peut constituer
un moyen pour parvenir à une fin, si noble
soit-elle:
"
[...] refusons, abominons toujours [l'hypocrisie]
qui déguise en action hautement morale une
noire canaillerie ou même, simplement, une
action qui n'a d'autre but que de se conserver
ou d'acquérir un avantage. Car le but ici
[...], c'est de tromper le peuple".
Un
peuple, poursuivit Vercors, qui voit la
justice et la vérité bafouées, risque de
se mettre à l'unisson de cette attitude
et de tourner en dérision les plus grands
sentiments. La contamination complète se
remarquera quand le mensonge ne sera plus
perçu comme une infâmie et quand les gouvernants
mentiront en adressant un clin d'oeil complice
à un peuple qui saura que le discours censé
être vérité est un mensonge éhonté.
A
lire ses articles, on voit que Vercors reprit
l'impératif catégorique de Kant. Il l'expliqua
d'ailleurs clairement. Cependant, il sut
en écarter l'écueil. Le principe de vérité
kantien ne suppose en effet aucun
écart, quelles que soient les circonstances.
Aussi une personne à qui un nazi demande
si un Résistant s'est caché chez lui devra,
selon le principe absolu de Kant, dire la
vérité, tout en sachant qu'il vient par
sa parole de mettre à mort ce Résistant.
Dans
La morale et l'action, Vercors écrivit
que Kant avait commis l'erreur de fonder
cette morale "sur des prémisses
"posées en principe", aussi est-elle
discutable. Au lieu que cette aspiration
des hommes, [...], c'est un fait, un fait
établi dans tous les actes individuels et
collectifs. [...] Ce n'est plus un commandement
moral qu'il faut fonder en raison, mais
une valeur d'expérience [...]".
Aussi existe-t-il un droit à mentir par
humanité:
"Auriez-vous
donc trouvé infâme de mentir à la Gestapo?
[...]
-
Que le mensonge, dans toutes les consciences,
doive être tenu et entretenu comme infâme,
c'est bien une constante morale; mais, [...]
puisque la gravité objective, puisque le
danger social que le mensonge porte en lui,
consistent non dans le mensonge en soi mais
en ceci qu'il sépare au lieu d'unir,
qu'il désagrège, mentir à l'ennemi, par
sa propre volonté déjà séparé de
vous, cela ne vous éloignera pas davantage.
Ainsi un tel mensonge (le mensonge à la
Gestapo) peut-il se faire sans que la conscience
se condamne, ou plutôt celle-ci transférera
l'infâmie qui s'y attache sur l'ennemi coupable
de vous y avoir contraint. Tromper un simple
adversaire est déjà grave: c'est augmenter
la division [...]. Dans le cadre du monde,
c'est pousser à la guerre [...]. Mais tromper
un ami, des amis, le peuple, voilà qui doit
demeurer, dans la conscience, infâme sans
restriction".
2)
Transparence et vérité comme ethos
personnel et professionnel
L'écrivain
insista sur le mensonge en politique, le
mensonge d'un système, non celui d'un homme
seul qui aurait commis une erreur. Pour
autant, à lire sa prose complète, on
sait que le mensonge personnel le taraudait.
Son ethos
est subsumé dans l'exigence absolue de transparence
et de vérité. Etre et discours doivent
coïncider totalement, doivent se refléter
rigoureusement, dans une visée ressemblant
à celle de Rousseau.
Dans
sa pratique autobiographique constante,
Vercors suggéra à quel point le mensonge
le taraudait et ce, dès le plus jeune âge
si l'on en croit son récit L'enfant et
l'aveu (1947). Il se mit en scène
comme un enfant qui mentit à ses parents
sur ses résultats scolaires et qui falsifia
ses notes. Il prit conscience, poursuivit-il
dans d'autres récits qui sont autant de
pièces d'un immense puzzle représentant
son propre portrait, que le mensonge était
infâme. Il se décida donc à accorder désormais
actes et paroles dans son existence individuelle,
auprès des autres. Il déplora sans cesse
d'être confronté dans sa vie personnelle
au mensonge proféré par l'autre. Il se présenta à
l'inverse avec une probité intransigeante.
De
cette narration rectiligne unique sourd
toutefois une autre, double: celle des écrits
autobiographiques et celle des fictions.
Quand le mémorialiste parle, il ne dit pas
tout, ou plutôt il dévoile de manière alambiquée
et seulement une part de vérité des faits,
comme si faire éclater la vérité était
intolérable et impossible, par-delà même
de possibles poursuites judiciaires. Quand
l'écrivain recomposait la même histoire,
il se situait alors au cœur d'informations
véridiques partielles, clairement et nettement,
et livrait sa vérité d'opinions.
C'est une complexion propre à l'individu
Vercors qui, dans le cadre privé, borna
la vérité complète qu'il se refusait de voir,
d'entendre. Il y a chez lui une sorte de
clivage que sa prose exhibe, et bien
souvent malgré ses intentions.
Pourquoi
passer par cet aspect personnel dans une
partie dédiée aux liens entre morale et
politique? Parce que, s'appesantit Vercors,
cet ethos personnel consubstantiel
à sa personne se prolongea dans
son ethos professionnel. C'est la
vérité qui le guida comme un veilleur dans
son compagnonnage de route, c'est le mensonge
qu'il traqua sans relâche, signifia-t-il.
Il existe également comme un clivage entre
cette abstraction idéelle (Vérité versus
Mensonge) et le réel. Dans ce cadre-là,
pour d'autres raisons que celles du cadre
privé.
3)
Vérité et politique
et Du mensonge
en politique (1954
et 1967, Hannah Arendt)
Il
me semble que la pensée d'Hannah Arendt
pourrait approfondir celle de Vercors. Je
pose ici seulement les prémisses d'un autre
chantier destiné à saisir la personnalité
de l'homme et de l'intellectuel.
En
1954 puis en 1967, Arendt rédigea Vérité
et politique (dans La Crise de la
culture) et Du mensonge en politique.
Dans le premier texte, elle distingua deux
formes de vérité:
-
Les vérités d'opinions, de croyances, de
préjugés, de convictions. Ces vérités font
florès, mais ne permettent pas un monde
commun, parce qu'elles sont susceptibles
d'engendrer la guerre de tous contre tous.
-
Les vérités de fait : elles sont là objectivement, on
ne peut les nier. Si elles n'existent plus,
il n'y a plus de monde commun. Or, elles
demeurent fragiles, menacées dans les sociétés
modernes par manque d'informations ou bien
malgré les informations.
Au
cœur du véritable débat entre membres du
PCF et compagnons de route se nichaient
les vérités de fait. De nombreux intellectuels
réclamèrent un droit de savoir sur ce qui
se passait en URSS et dans les pays satellites.
Il conviendrait d'analyser chaque article
de Vercors pour en soulever les évolutions
au fur et à mesure de l'accumulation des
vérités de fait, pour étudier comment l'écrivain se
saisit de celles-ci pour les restituer,
les redimensionner dans un cadre plus abstrait
sur la vérité et le mensonge. Cette étude
permettrait de cerner le malaise de cet
intellectuel face au poids de la guerre
froide qui l'inquiétait grandement et qui
le faisait se débattre dans un système binaire
qui lui semblait indépassable.
Article
mis en ligne le 19 août 2013.
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